La route, c’est toi.
Celui qui marche, c’est toi.
Et le résultat, c’est toi.
Luis Ansa
La voie du sentir a été fondée par Luis Ansa autour des années mille
neuf cent quatre-vingt.
D’une façon générale, on pourrait dire que cette voie a plusieurs caractéristiques :
Par ailleurs, Luis Ansa a toujours insisté sur le fait que cette voie n’avait
pas de propriétaire ni de responsable, qu’elle était de fait un ensemble de
pratiques offertes à l’humanité afin que chaque individu puisse, par une pratique quotidienne personnelle, aller par lui-même et sans autorité extérieure vers sa propre autonomie.
La voie du sentir
n’est pas un enseignement comme on a l’habitude d’en recevoir, il n’y a
pas de dogme, pas de théorie, c’est un ensemble de pratiques qui
s’approfondissent constamment dans un rapport créatif à la vie.
En ce sens, celui qui cherche une philosophie dans la voie du sentir y trouvera une
philosophie, celui qui cherche une thérapie y trouvera une thérapie, celui qui
cherche un chemin d’éveil le verra se dessiner au fur et à mesure de ses
pratiques, et celui qui est mystique y trouvera une mystique.
D’une façon générale, on pourrait dire que cette voie a plusieurs caractéristiques :
La première, c’est qu’il
s’agit d’une voie du corps. Quand on parle de « voie du corps », on
entend généralement une pratique corporelle qui vise à maîtriser le corps pour
obtenir un état particulier. Ici, il n’est pas question d’un rapport de
domination mais d’une relation d’amour et d'écoute à travers l’éveil de la sensation.
La seconde
caractéristique, c’est qu’il s’agit d’une voie féminine. Elle s’adresse bien
sûr autant aux hommes qu’aux femmes mais elle va faire appel à nos capacités
féminines de réceptivité, de sensibilité, de dilatation. Elle est également
féminine par ses modalités : cette voie ne repose pas sur des dynamiques telles
que « effort-mérite » ou « châtiment-récompense », mais sur
l’amour profond de la vie et l’élan naturel de vouloir la protéger, sur nos
qualités de cœur, sur nos capacités relationnelles.
La troisième
caractéristique concerne l’aspect chamanique du travail intérieur qui est
proposé dans cette voie et qui est souvent mal interprété.
Luis Ansa
disait :
« Lorsque
je parle de chamanisme, je ne parle pas du chamanisme que vous connaissez ou de
celui qui est lié à une culture donnée, je parle d’un chamanisme actuel,
entièrement recréé, sans aucun folklore, sans croyance, sans transe et sans
aucune drogue. »
En ce sens, la voie du sentir ne vient pas de Bolivie ou du Mexique. Elle est le résultat d’une vie consacrée à l’éveil de la conscience car si Luis Ansa a été très tôt immergé dans le chamanisme, il a néanmoins reçu, au cours de son existence,
de nombreuses formations au sein de différentes traditions, telle que l’hermétisme chrétien, l'hindouisme ou le
soufisme, et cela durant de longues années.
Il insistait particulièrement sur le fait qu'il avait voulu proposer une voie qui soit adaptée à la société occidentale et à notre époque afin de répondre aux besoins des hommes et des femmes d'aujourd'hui. Les
outils proposés ont donc été choisis pour leur efficacité et leur pertinence et
non parce qu’ils appartenaient à une culture donnée.
On pourrait également
souligner que cette voie s’ancre dans ce que l’on appelle en Occident : « la
conscience christique ». Luis Ansa était très lié à l'enseignement de Jésus et à la dimension incarnée par Marie.
Une quatrième caractéristique de la voie du sentir pourrait être mentionnée, c’est l’accent mis sur
le rôle fondamental de l’expérience. « Posséder un savoir sur la chose ne
vous donne aucune expérience de la chose », affirmait-il. En Occident, on
confond trop souvent ces deux aspects.
Luis Ansa disait :
« On peut expliquer, donner des
indications, mais pour découvrir le goût du café, vous devez le goûter !
Toutes les descriptions que l’on peut vous faire sont inutiles ; à un
moment donné, il vous faut goûter le café pour savoir si vous l’aimez. »
Un extrait du livre de Robert Eymeri « Luis
Ansa, la voie du sentir », Transcription de l’enseignement oral d’un
maître contemporain, Éditions du
Relié, 2015
Arrêtons de vouloir tout
décider, tout comprendre, tout maîtriser. Dès que nous voulons avoir la
maîtrise d’une situation ou d’une chose en particulier, nous créons de la
susceptibilité en nous, de l’égoïsme, de la jalousie, de l’agressivité.
La maîtrise m’amène à la
comparaison et la comparaison m’amène à la compétition. C’est cela, la prison
de l’être humain, la prison de l’amour-propre.
Je suis prisonnier d’une
version que j’ai de la vie et du monde et à laquelle je me suis habitué, une
version qui me fait croire que tout doit venir de l’extérieur. Je suis persuadé
que ce que je cherche : être aimé, que l’on soit gentil avec moi, que l’on
me reconnaisse, que l’on me respecte, se trouve à l’extérieur. Mais sentir que
tout est amour est un renversement : je ne suis plus dans l’attente que le
monde m’aime ou puisse enfin me reconnaître.
Ne cherchez pas l’amour,
vivez dans le goût de l’amour. On ne peut pas l’attraper, on ne peut pas le
mettre dans un système mais on peut le faire passer dans les actes, à travers
une caresse donnée à un chat, dans des petites choses que l’on fait pour rien.
C’est cela, la voie du
sentir.