jeudi 30 mai 2019

L'amour est une célébration



« Lorsque l’on comprend que la nature de l’amour est « célébration », on peut alors entrer en résonance avec cette énergie très haute et très subtile. On commence ainsi à l’aimanter, à lui faire la cour, à lui parler comme on parle à une amie ou à un ami et faisant cela, on s’aperçoit que le simple désir de l’aimanter constitue déjà de l’amour.
Sur le chemin, on n’apprend pas à aimer, on apprend à enlever tout ce qui nous empêche d’aimer. Parce qu’aimer est l’expression de notre nature profonde, le goût même de la présence à soi. On l’a vu à maintes reprises, le premier pas vers l’amour réside dans le fait de devenir présent.
En devenant présent, j’arrête de produire des émotions négatives, des pensées négatives, des comportements négatifs. Je stoppe ainsi ma mécanicité et je sors de ma revendication première : vouloir constamment être aimé. Car plus je suis absent à moi-même, plus je me sens vide et plus je me sens vide, plus je réclame de l’amour. C’est un cercle vicieux.
En devenant présent, je sors de ce schéma ; je me mets en mouvement et me mettant en mouvement, je peux me tourner vers l’amour, et me tournant vers l’amour, je me mets à aimer, et me mettant à aimer, j’aimante l’amour. C’est alors un cercle vertueux par lequel je peux m’épa­nouir. (...) 
Être présent, être en paix avec soi et avec les autres, sentir ce lien aimant que l’on a avec cette dimension divine de la vie amène naturellement en soi un état de réceptivité profonde, d’ouverture, de joie silencieuse. On se sent alors naturellement et spontanément dans un état de prière. Pour être plus précis, on pourrait dire que l’on se trouve dans un espace sensible, extrêmement féminin, dans lequel différents niveaux de prière et différentes sortes de prière peuvent se déployer et s’énoncer.
La prière est l’expression naturelle de l’être. Sous cet angle, elle n’est pas une activité à proprement parler, elle est un état d’être, un état conscient de gratitude et d’amour envers la vie au sens le plus haut du terme. La prière s’éprouve alors dans le secret de notre incarnation, sans le moindre mot et même sans la moindre intention.
Quand on est présent, la distinction entre ce qui est profane et ce qui est sacré ne peut plus continuer à se faire. Aussi, au fur et à mesure que notre intimité avec nous-même grandit et que la présence s’installe, les frontières profane/sacré, intérieur/extérieur, s’effacent, se dissolvent, et la prière est alors partout. Elle devient la compagne silencieuse de notre vie quotidienne. »
Un extrait de « Vivre dans la beauté ».